10.3.05

Une autre manière de lire le protocole de Kyoto

La Russie, comme les autres pays industrialisés qui ont signé le protocole, doit réduire son émission de gaz à effet de serre en deçà de son niveau de 1990. Mais sa prodution industrielle a tellement baissé qu'elle est largement en dessous de son niveau de 1990. La Russie devrait donc pouvoir vendre des droits d'émission aux pays qui en ont besoin, ou qui souhaitent réaliser des investissements de nature à diminuer l'émission de gaz à effet de serre dans les pays en développement. On a fait une estimation de ce qu'elle pourrait engranger ainsi : 900 millions de tonnes de CO2 par an, à négocier sur le marché des droits à polluer, soit probablement 10 milliards de dollars par an, selon une estimation des cours possibles.
Malgré tout, Toyko n'est pas mauvais et la ratification par la Russie pas cynique, car c'est le symbole et la pression publique qui comptent. Et qui dit que la Russie trouvera les acheteurs pour ses droits négociables ?
A suivre...

Les femmes cadres et leur carrière

Dans son numéro de mars 2005, la Harvard Business Review publie un article sur les femmes américaines cadres qui "ramp-off". C'est à dire qui, tout simplement, s'arrêtent dans leur carrière, qui quittent les rails. Bien sûr, l'auteur met en avant les raisons habituelles : vie familiale (enfants et parents), rigidité des employeurs, glass ceilling, etc, et le gâchis que cela représente pour l'économie, mais ce qu'il sous-entend aussi, c'est que les femmes sont plus convaincues de la nécessité de relativiser le confort matériel procuré par le revenu du travail. Une heure à lire une histoire à ses enfants ou à aider sa communauté vaut dans certains cas bien plus qu'une heure au bureau.
Les femmes à haut revenu qui s'arrêtent de travailler le font aussi car elles veulent dire aux autres "regardez-vous, pourquoi courrez-vous ainsi ?"
Ceci nous permet de comprendre pourquoi "all in all" si les femmes font des pauses (celles qui peuvent se permettre de faire des pauses), c'est globalement pour prendre du recul par rapport à une vie qui devient artificielle et dans laquelle seul le court terme compte et ceci même si , lorsqu'elle retournent travailler, elles ont des salaires jusqu'à 40% plus bas qu'avant.
On remarque aussi que ce sont les femmes les plus diplômées qui ramp-off. Oui, d'une part car les femmes poursuivent leurs études plus que les hommes et plus que nécessaire car elles n'ont pas envie de s'engager dans la vie professionnelle qu'elles voient autour d'elles (contrairement aux hommes qui sont souvent plus pragmatiques : à 25 ans, il faut aller travailler), d'autre part car ce sont celles-ci qui comprennent le plus intelligemment la course en avant de la société.
Beaucoup d'entreprises n'ont pas compris que ces femmes-là s'en fichent de ne pas retrouver le rang et le salaire qu'elles avaient avant. Les entreprises devraient comprendre que ce qui compte pour elles, c'est la contribution à l'évolution de la société au sens large. Leur capacité à pondérer les choses et à prendre du recul est à valoriser, peut-être dans des fonctions de coaching de jeunes. C'est ainsi que les entreprises pourront "keep talented women on the road to
success".