28.1.05

Métabolisme industriel

C'est l'étude des flux d'entrée et de sorties d'un écosystème (c'est à dire un ensemble que l'on peut isoler de ce qui l'entoure). Mais au lieu de s'attacher à leurs valeurs monétaires, on étudie les valeurs physiques (quantités, composition). Liens avec les parcs de symbiose industrielle. On établit des bilans de masse, on estime les flux et les stocks, on retrace les itinéraires.
Le métabolisme du jus d'orange nous dit que pour 1 verre de jus, il faut en moyenne 22 verres de matière (eau, hydrates de carbone, etc) pour la production, la transformation et le transport.
Question : on dit qu'il faut utiliser moins de matière pour fabriquer les produits. Mais quel est l'utilité de construire un grille-pain léger qui sera bon à jeter après 2 ans d'utilisation, s'il faut ensuite l'éliminer ou le recycler ? Ne vaut-il pas mieux un grille-pain solide qui dure 20 ans ?

Marketing et communication

Les entreprises doivent communiquer sur leurs actions en faveur du développement équitable et soutenable.
Elles doivent le faire car c'est dans la logique d'une économique ouverte et libérale, qui n'est pas mise en question dans la conception habituelle du développement durable.
Mieux vaux le faire, même mal, que pas du tout.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron.
Un marketing "éthique" est probablement ce qu'il faut viser.

Ethique

Dans les codes de conduite que les milieux économiques et politiques devraient se donner, après consultation de leurs parties prenantes.
Dans les valeurs personnelles (cf éducation au développement durable).

Aide au développement

J'ai l'intuition qu'il faudrait supprimer toutes les aides au développement. Toutes les aides des organisations des Nations Unies, même les aides alimentaires, sanitaires et sociales - les aides alimentaires pouvant être supprimées par palier.
Toutes, sauf celles qui concernent l'éducation et la formation.
Et sauf celles que des personnes privées souhaitent organiser.
L'éducation est la seule aide qui apporte un bénéfice à long terme car les connaissances et le savoir-faire sont capitalisés par les personnes qui en ont bénéficié.
A suivre... Réagissez...

Education au développement durable

Sans éducation au développement durable, il n'y aura pas de développement durable.
L'empirisme et le pragmatisme nécessairement inclus dans la définition de l'objectif, et dans les outils choisis pour l'implémentation, nécessite que chacun recoive l'information et la formation nécessaire pour pouvoir lui-même, personnellement, faire les choix qui s'impose. Même si tous les acteurs publics et privés prenaient les meilleures décisions possibles dans leurs politiques et pratiques, cela serait incomplet si les individus eux-mêmes n'ont pas appris et compris les enjeux et les bons comportements.
Donc si l'éducation ne permet pas de rappeler les valeurs fondamentales de notre société, sans lesquelles le développement économique continuera à se faire au détriment de la planète et de l'homme, nous n'atteindrons pas notre objectif.

Relativiser

Ce qui est équitable (pilier social) et viable (pilier environnement) ICI et MAINTENANT, ne l'est pas implicitement LA-BAS et DEMAIN.
Est-on certain qu'une délocalisation d'usine européenne dans un pays d'Asie est mauvaise ?
A priori, elle est mauvaise pour l'Europe, qui perd des emplois et des revenus. Mais comme toute CRISE, elle peut être porteuse d'OPPORTUNITES. Par exemple, si les employés ont été formés avant et après leur licenciement pour développer leur EMPLOYABILITE, ils devraient rebondir dans une nouvelle situation. Trop de confort provoque la sclérose.
A priori, cette même décision est bonne pour l'Asie. Mais si cette délocalisation se fait uniquement pour des raisons de coût et sans être une oppportunité de progrès dans les pays en développement je ne pense pas que la délocalisation soit bonne du point de vue du développement durable. Par exemple si les conditions de travail ne respectent pas les normes pour le développement social et personnel des employés, ou si l'environnement n'est pas préservé.

Micro-crédit

Le micro-crédit est reconnu comme un outil efficace pour promouvoir l'esprit d'entreprise : c'est un élément clé pour les individus désireux de créer et développer leur propre entreprise.
A ce titre, il va dans le sens du développement durable ("si je te donne un poisson, tu auras à manger aujourd'hui, mais si je te prête ce qu'il faut pour acheter une canne à pêche, tu pourras manger tous les jours, vendre des poissons au marché et me rembourser ton prêt pour que je puisse le confier à un autre").
Mélange de solidarité et d'économie de marché, cela consiste à octroyer des prêts modestes à court terme aux exclus du système bancaire, afin qu'ils créent leur activité économique.
Une des questions essentielles que se posent les organisations qui accordent des micro-crédit est : prêter à intérêt ou pas, si oui, à quel taux ? Certains taux usuraires ont acculé les bénéficiaires dans des situations inextricables, mais les banques disent qu'il faut un taux raisonnable pour inciter les gens à rembourser... Où se situe la bonne solution ? Je dirais que cela dépend du contexte. En Bolivie, Voix Libres pratique des micro-crédits sous forme de prêts solidaires sans intérêts accordés à de petites communautés. L'effet positif et démultiplicateur est immense : www.voixlibres.org

27.1.05

Stratégie environnementale

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une entreprise peut s'engager dans la gestion environnementale :

  • Une raison défensive, pour éviter les pénalités des infractions aux réglements anti-pollution.
  • L'amélioration de la performance opérationnelle : économie de coût. Consommer moins d'eau ou de pétrole, c'est bon pour l'environnement, mais c'est aussi faire des économies pour l'entreprise.
  • Parce qu'une entreprise qui fait attention à l'environnement (consommer moins de ressources naturelles, rejeter moins de déchets) est une entreprise bien gérée. Les hommes qui font l'entreprise sont fiers de voir que celle-ci respecte les valeurs communes de protection de la planète. Cela accroit leur fidélité et leur engagement.
  • Meilleure gestion du capital matériel et immatériel; diminution du coût d'acquisition du capital. Les investisseurs exigent des entreprises qu'elles prennent des mesures pour diminuer les risques environnementaux.
  • Parce que cela correspond à une demande du marché. Les clients et consommateurs demandent maintenant à leurs fournisseurs d'être attentifs à leur impact sur l'environnement.
  • Parce que cela représente un avantage concurrentiel, une véritable stratégie. Et c'est cette quatrième raison qui est la plus puissante. Une entreprise qui a une véritable stratégie environnementale, plus qu'une gestion au coup par coup des problématiques de l'environnement, est à même de s'éloigner des domaines où le risque est trop grand, et d'aller vers ceux où elle pourra créer de la valeur pour le long terme.

Développement soutenable et équitable

Au terme de développement durable, je préfère celui de développement soutenable, ou viable, qui se réfère au volet écologique de la question, et de développement équitable, qui se réfère au volet social, ou sociétal.
Il ne faut ni sous-estimer la complexité du sujet, ni se hâter de juger ce qui est bien ou mauvais. C'est la mise en relation des éléments, la perspective et la dynamique engagée qui comptent.

Ecologie industrielle

L'écologie industrielle est un excellent moyen pour le monde économique d'entrer dans le développement soutenable et équitable. C'est une vision globale, intégrée et dynamique de tous les composants du système industriel et de leurs relations avec la biosphère. Evidemment, la technologie en est un élément essentiel car on y fait le postulat que la recherche et l'innovation scientifique permettra de résoudre les conflits et menaces pour la planète et l'avenir de l'homme.
Les études qui sont faites dans ce domaines sont pragmatiques et réalistes car elles sont toujours évaluées par le critère économique.

Plusieurs axes sont abordés dans cette stratégie qui vise à rendre le système
industrielle pérenne :

  • on peut valoriser les déchets, qui deviennent des ressources pour d'autres
  • les cycles de matière peuvent être bouclés, c'est à dire que rien ne se perd, tout se réutilise, en évitant les fuites.
  • le recyclage n'est pas la panacée.
  • il faut chercher à dématérialiser les produits. Par exemple on ne vend pas un produit, mais on loue la fonction qu'il remplit. Ou aussi, il faut produire plus avec moins de ressources, et ceci sur le long terme
  • ll faut passer progressivement à des sources d'énergie contenant moins de carbone fossile.

http://www.icast.org/livre.html
http://mitpress.mit.edu/catalog/item/default.asp?sid=FE26C885-DAA1-4485-8602-4D22D04A064F&ttype=4&tid=32


25.1.05

Elan de solidarité

L'élan de solidarité exprimé par certains dirigeants lors du Forum de Davos, n'est pas uniquement la suite de celui qui s'est exprimé lors des catastrophes causées par le tsunami de décembre en Asie du Sud. Ce n'est pas non plus seulement le résultat de l'action des altermondialistes, que certains participants de Davos pourraient souhaiter reprendre à leur compte (comme celle des écologistes dans les années 80). C'est je pense en grande partie le résultat du long et lent mais certain mouvement en direction du développement durable.
Les dirigeant savent que le développement économique et social passe par un rééquilibrage entre les pays riches et les pays pauvres, et par conséquent, une aide aux pays pauvres.